Linhart 68....mai(s) encore!
“Mai, mai, mai, Paris mai...” Claude Nougaro.
Le livre porte sur sa couverture un nom.
En grand.
En noir.
Sur un fond rouge. Le fond de l’air est rouge.
Noir et rouge. Signes de moments révolutionnaires.
Le nom, curieusement, est inscrit sur une pancarte.
Comme s’il avait besoin d’être exposé au vu de tous.
Un nom qui est le patronyme de l’auteure et de quelqu’un d’autre. Cette auteure est en quelque sorte le porte-voix de cet autre. De cet autre qui porte le même nom, qui s’est illustré bien avant elle. et qui est tombé dans l’oubli.
Son père.
Militant et fondateur d’un groupuscule d’ultra gauche au moment de la “période 68”.
Cette illustration est donc, avant tout, une revendication.
Le titre de l’ouvrage, lui, est en blanc et en plus petit.
Secondaire, à première vue. Mais, disons le tout de suite, le titre de l’ouvrage est une précision et non une annonce choc. Comme une histoire ou un récit qui mérité d’être raconté. Mais sans esclandre. Où l’on peut voir que ce qui importe en premier chef, c’est la réaffirmation d’un nom. De ce nom là, justement. De ce que ce nom a porté d’une époque. Porte encore. D’une époque qu’il est possible de réexaminer.
Le nom, ce nom, est désormais rendu public. Enfin présenté, affirmé, au su de tous.
Grâce à elle : Virginie.
Le nom, ce nom, pourtant échappe à la catégorie "people"(pipole).
Virginie Linhart n’écrit-elle pas, à propos de ce père, qu’il est comme une ombre?:
“une ombre sur cette terre où tant de gens se bousculent pour être
remarqués”(p.166).
Faire la lumière d’une ombre, de ce temps de l’image reine, du visuel roi, voilà un projet pour le moins difficile. Et risqué, en regard des critères du temps. Comme ce qui peut apparaître comme une déception, par rapport à une attente, à une révélation.