En ce soir de Noël, Eugène Mikhalkov ne peut qu’écarquiller les yeux. Les équations unifiées de la figurabilité sont là, définitivement là, inscrites dans cette épaisse liasse de papier, dans ce manuscrit sans pagination mais qui vraisemblablement frise le millier de pages. Eugène sait qu’il peut enfin ouvrir la bouteille de champagne maintenue au frais depuis ces années passés à explorer la moindre parcelle du territoire hypothético-déductif, à décapiter une à une les têtes d’hydres délurées des chausse-trappes, à conjurer les incartades dégradantes de l’irrationalité, le tout avec un scrupuleux sens échiquéen. Une conviction est née : Eugène Mikhalkov a mis les ombres à nu ; il a découvert une porte dérobée à la vue de tous et de chacun ainsi que son passe-partout. Les géniteurs, les pédagogues, les instructeurs du savant peuvent être fiers, ils n’ont pas pissé dans un violon. Aujourd’hui le fruit est mûr. Aujourd’hui leurs fils, leur élève, leur confrère a suspendu le fiat lux d’un nouvel ordre axiomatique aux fresques de la chapelle Sixtine d’un appareil démonstratif inédit. Le chercheur Eugène Mikhalkov est bel et bien devenu « trouveur ». Et ce n’est pas croire au miracle que d’affirmer ceci : dépassant le simple cadre du problem solving, son travail sur la réfraction négative suggère la réélaboration complète des concepts et des connaissances portant sur la figurabilité.