Le slogan du site web de l’Encyclopédie virtuelle des Arts Philosophiques mis en ligne le 25 avril 2006 – UN TREMPLIN POUR L’ART DE DONNER A PENSER - a pu suggérer un parfum d’utopie puisque ce projet d’écriture collaborative prend son essor à la croisée des chemins :
- d’un défi : donner à penser à propos de sujets laissés pour compte par les recteurs de la pensée ;
- d’une ambition : une participation active la plus ouverte possible (notamment par l’introduction du principe de ricochets à l’usage de « lecteurs avertissants »)
- d’un pari sur l’acte gratuit comme dynamique et force de ralliement.
Notre formule, notre initiative appelait en conséquence un haussement d’épaules, aussi bien de la part des défenseurs de la « philosophie chasse-gardée » que des aficionados de la « philosophie de comptoir » où l’économie de l’écriture est une sobriété obligée.
C’était oublier au moins deux vérités :
- l’ivresse de l’écriture qui, a contrario de l’ivresse des profondeurs, donne rendez-vous à l’usufruit de la conscience, y compris dans la relation avec l’expérience de la « malédiction » : ce que je veux dire (/écrire) est toujours à l’horizon de ce que je dis (/écris),
- l’art de donner à penser est un art premier qui s’adresse à vous, à moi, à il, à elle, nous invitant hier, aujourd’hui et demain à nous confronter à la pratique en amateur (étymologie : « celui qui aime ») de la pensée amoureuse de la pensée.
De fait, les devins de mauvais augure se sont trompés : en quelques mois, le nombre croissant de connexions au site web et la multiplication des «fenêtre de lecture» (pays/continents où des pages d’EvAP sont téléchargées) manifestent l’intérêt suscité par notre projet. A titre indicatif, un indice pour les internautes accros de métrologie : Google Range de 4/10, ce qui est honorable pour un site récent, traitant de sujets de cette nature.
En mettant en œuvre ce "journal de bord EvAP", nous pensons à ces mots de Max Jacob : « Quand on fait un tableau, à chaque touche, il change tout entier, il tourne comme un cylindre et c’est presque interminable. Quand il cesse de tourner, c’est qu’il est fini ».
Vive donc le train bariolé de l’interminable … parce pour que les encyclopédies et les encyclopédistes, l’interminable est un TGV - un train à Très Grande Volupté !
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