Joindre la rose à la parole.
C’est cela le rêve.
C’est cela le poème.
C’est cela le voyage.
Faire les cents pas.
Faire les cents pas dans les bois recouverts de brumes basses (pour ne pas oublier le parfum de l’oubli).
Question. Où est le jour ? Dans chaque matin où nous nous éveillons à l’instant ourlé des songes.
Question. Où est le jour ? Dans chaque nuit où nous nous irriguons de splendides absences.
Question. Ai-je dormi ? ...
Il est beau ce silence intouchable : la lumière n’a pas de poids ; elle murmure le prénom de rivières ravissantes (qui ont plusieurs fois failli mourir) et de vies promises à l’alphabet de s’émerveiller de son fardeau.
Propositions : Il faut dormir. Il faut rêver.
Jadis on savait cela. La mémoire de rien est mélodieuse. Qui d’autre me rendra le sens du mystère ?
Les miracles sont des rêves qu’il faut longtemps rêver.
Telle est la leçon que la terre met au monde lorsque le monde est enflammé de nuit.
Le rêve que je fais est un peu comme l’apesanteur.
Car mon rêve est une ascension,
sans fin ni retour,
jusque devant le toi du monde.